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Pantin de mes pensées

Photo du rédacteur: Journal La CriseJournal La Crise

Par Claudia Thom


I get overwhelmed so easily


Est-ce juste moi ? J’en sais rien... Est-ce que je suis folle ? Probablement. Est-ce que je souhaite que tout s'arrête ? Absolument !


Bon, je dois me lever.


Je ne peux pas manquer un seul cours, sinon au diable mon avenir. Pas de cours égale pas de diplôme. Sans ce bout de papier, pas d’université. Autant dire que le job de mes rêves va rester dans ceux-ci.


Et mes amis, ils vont croire que je suis une ratée. Ils ne voudront plus me parler. Je ne veux pas me refaire d’autres amis. Comment fait-on déjà? Oh non... Il faut entamer des discussions avec des gens.



Et ma mère ? La déception qu’elle aura. Elle ne voudra plus de moi. Je dormirai dans la rue, c’est certain. En même temps, c’est ma mère… Peut-être que ce serait une excep...


Fait chier ! Je suis en retard.

...

J’ai manqué la moitié de mon cours. Ce soir, je dors par terre. Ça va m’habituer à ma future réalité, sans lumière.


« J’aime bien tes souliers! »


Est-ce que Rose le pensait vraiment ? Elle m’a souri en disant ça, mais était-ce sarcastique ? Oh mon dieu ! Elle m’a dit ça parce qu’on est amies. Elle les trouvait horribles. Je ne porterai plus jamais ces souliers. Fini! En même temps, ils sont neufs… Je les aime bien, moi.



Oh mon dieu ! Tout le monde me regarde. Ils me jugent for sure. J’ai chaud. Il faut que je les cache. J'ai la tête qui tourne.

Helloooo ? Ce ne sont pas juste les souliers, c’est mon style en général.


...


« Chloé…? »


Oh non. S’il vous plaît. Ma jambe commence à trembler. Mes mains sont moites. Calme-toi. Respire. Tu as fait tes devoirs. Tu n’as rien fait de mal. Imagine, je n’ai pas pris toutes les notes au dernier cours. S’il me demande une réponse à un truc que je n’ai pas complété ? J’ai tout fait d’avance ou presque, MAIS. On ne sait jamais.



« Peux-tu lire la question cinq et nous donner la réponse s’il te plait? »


Il a dit cinq ou sept ? Comment on lit déjà ? Mon coeur bat trop fort. Je n’entends plus rien. C’est sûr que tout le monde sait que je vais me tromper. Ils doivent déjà se moquer de moi. Ne pleure pas ! Ce n'est pas le moment. Qui a monté le chauffage ?


J’ai une drôle de voix. Faites que personne ne remarque qu’elle tremble.


Pourquoi personne ne réagit ? J’ai pourtant fini. Non ? Oui, j’ai fini. Je le savais, j’ai encore dit n'importe quoi. C’est sûr que le prof me hait encore plus maintenant. Surtout après son dernier cours où je n'arrêtais pas de dormir. Mon nom doit être sur sa liste noire.


« C’est tout à fait ça. Tu as bien compris. »


...

« Alors, ma puce, ta journée? »


Qu’est-ce que je réponds? La triste vérité ? « Ta fille est ratée. Sa vie est finie sans même avoir réellement commencé. Et les autres la détestent, elle et son style.» Non… Ça sonne comme un appel S.O.S de la vie. Je sais! « Le prof de philo me hait parce que j’ai un peu dormi dans son cours et il me punit. » Encore pire, elle risque de m’engueuler. Pourquoi mon cœur bat vite? C’est ma mère. Oh mon dieu! Respire.


« Super bien, comme d’habitude! »

---


I get overwhelmed so easily


C’est fini. Enfin! Certains ont compris le sens de ce texte. D’autres l’ont ressenti ou encore ont préféré abandonner devant cette avalanche de mots. Pour ceux et celles qui sont encore dans le brouillard, laissez-moi vous éclairer.


My anxiety


Je n’ai pas essayé de la décrire ou de l’expliquer comme une professionnelle avec un titre et des masters à n’en plus finir. L’anxiété. Je vous l’ai présentée comme elle se présente à moi quotidiennement : sans pudeur, sans préavis, sans cohérence et avec un caractère de cochon. Il faut croire que je suis son pantin.


Keeps me silent , when I try to speak


Elle me met en colère. Elle me stresse à m'en rendre malade ou encore me paralyse. C’est une éternelle guerre contre moi-même. En parler? Autant me battre avec un grizzly ou me promener nue dans les rues! Ça aurait le même effet.


What’s come over me?


L’anxiété a tant de facettes. Les personnes qui vivent en sa compagnie ne le savent que trop bien. La mienne, c’est la joie. Un sourire si brillant qu’il aveugle tout le monde. Une humeur si enjouée que personne ne peut soupçonner l’inconfort de mon esprit. Pourtant, elle est bien là. J’ai fini par m’y faire. On parle, on regarde des films, on prend une coupe de vin de temps en temps… Vu comme ça, on est presque amies.


Ce soir, je me surprends à écrire ce texte que vous finissez de lire. Je me dis que je n’ai plus envie d’en pleurer, alors « autant en rire ».


I get overwhelmed.


 
 
 

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