Par: Coralie Ford
Je n’ai jamais porté une grande importance à mes cheveux. En tout cas, pas nécessairement consciemment. Je me lavais, me brossais les cheveux, mais pas plus ni moins. J’essayais de trouver une longueur de j’aimais. Juste au-dessus des épaules avec des petites side bangs à la Stevie Nicks, rien de très extravagant.
En avril 2019, j’ai rasé pour la première fois mes cheveux. Je ne voulais pas qu’ils repoussent, alors j’ai répété ça plusieurs fois pendant l’été. Ma première session de cégep est arrivée et j’étais toujours aussi bien avec mes cheveux, pas de problème jusqu’ici. Mais, pour la première fois de ma vie, on me complimentait! Les gens me disaient « Tu as le visage pour avoir les cheveux rasés! » ou « Super original ». C’était même rendu à un point où les gens voulaient les toucher et avoir le courage d’éventuellement de se faire raser les cheveux.
Puis, le moment où j’ai eu le désir de retrouver mes cheveux longs est monté à la surface. Et, pour la première fois depuis peut-être trois ans, j’ai commencé à porter une tuque à chaque jour, à perdre le contrôle de mes cheveux après la douche ou en me levant. Ça ne m'était jamais arrivé et je n’osais pas mettre de gel dans mes cheveux, je n’ose pas encore aujourd’hui. Maintenant, les gens ne me complimentent plus et ils me demandent de quoi j’avais l’air avec des cheveux longs. Les photos ont refait surface et, bizarrement, mes cheveux ont commencé à me manquer. Je me regardais dans le miroir avec de plus en plus de dégoût car, au-delà de ne plus avoir de cheveux, j’ai commencé à chercher ce qui semblait être ma beauté. Ma beauté en temps que jeune femme.
Depuis peu, j’ai remarqué que les cheveux, pour accentuer un outfit, c’est vraiment utile! Ou pour les arranger avant une soirée avec des amis, même juste pour cacher des boutons, pour jouer dedans quand on est stressé aussi, sans démolir ce qui se rapproche d’être une coupe potable de la journée. Mes cheveux me décourageaient jusqu’à un point où j’y pensais toujours. À chaque reflet, chaque miroir, je regardais la longueur de mes cheveux qui dépassaient de ma tuque en espérant qu’ils soient plus longs.
Et j’ai eu une épiphanie. Pourquoi à ce moment-ci de ma vie, je porte plus attention à mes cheveux, pourquoi je les regarde toujours en espérant qu’ils poussent à vue d’œil? Et bien, c’est la première fois que j’ai des cheveux aussi courts, ce n’est pas ma tasse de thé, mais il faut que je m’y fasse. Ce n’est pas le fait d’avoir les cheveux courts qui me fait sentir pas bien à propos de mon image, c’est le fait que j’ai aucune idée comment m’en occuper et les mettre à mon image.
C’est vraiment plus dans l’apprentissage et de la patience, au final. Même avec nos corps ou l’environnement. On ne peut pas prévoir comment on va ressembler, comment on va être. Il faut s’adapter aux changements de notre physique et notre environnement et savoir comment se sentir bien malgré tous ces changements qui peuvent être déroutants. Bien sûr, ça prend du temps, mais il faut accepter d’y aller à son rythme.
Ne laissez pas vos insécurités prendre le contrôle!
Illustration par Kamand Gader
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