Par Cléo Nadeau
Ode à Junine
Pression sur la poitrine
Pression alpine
Cœur mis en sourdine
Ambres presque divins, cœurs dans la résine
La ligne est fine
Entre douleur tenace et angine
Je devine
Dans des traits androgynes
D’une beauté d’andésine
Qu’une souffrance se dessine
Rien ne la lésine
Sur ce visage à l’allure pourtant anodine
Toxines
Mon corps se détruit et s’assassine
Le monde me contamine
Le Soleil me calcine
La vie a la mort comme unique concubine.
Rien
Poussière
Poussière sur un bureau
Poussière de lune
Fine pellicule
Épaisse couverture
De zéro à héros
De monticule à dune
Tout n’est que poussière
Amoris ebrietas
Si l’amour est propret, chaste, pur, sans bavures, sans salissures, sans tâches, sans raisons c’est que l’alcool coule dans le sang et le sang dans les veines, tuant l’excédent à l’excès, se distillant, désinfectant nos plaies comme nos cœurs, tuant les germes à son passage, tuant les germes de notre sanité, il nous tue à l’intérieur, désinfectant le dehors, annihilant le dedans et c’est dans une salle blanche et pure, sans bavure sans salissure, que le corps se meurt et que le cœur se fige.
La belle est la bête
Les larmes sont salées tandis que la douleur est amère, l’amour sucré n’est en fait qu’une oasis au milieu du désert, le ciel crépusculaire est un avant-gout de l’enfer. Si la vie était humaine elle aurait un visage hideux, puisque qu’elle n’a rien à envier des hommes dont elle se moque et qui l’adulent, elle les nargue alors qu’ils la vénèrent, les déteste alors qu’ils la protègent, elle gardera un faciès de bête sur un corps de déesse.
Cyber ectoplasme
Les clefs du problème au trousseau
Que l’on m’a arraché
Au fond du gouffre de mes idées noires
Elles ont été emportées
Mon âme
Un spectre avant l’heure
Je me sens m’effacer
Cet écran digital
Est une porte sans poignée,
Vers une réalité
Qui pourtant n’existe plus quand j’ai les yeux fermés
Fantôme,
Je suis et
Fantôme,
Je resterai
Mort ou vif,
Personne ne le sait ,
S’il n’est pas de l’autre côté du miroir à me regarder
***Attention! Le prochain poème poème traite de sujets sensibles. Toute audience fragile doit s'abstenir. En cas de besoin d'aide, l'équipe du Renard vous conseille de prendre rendez-vous au Service Psychosocial du Cégep Garneau.***
La mort se nomme Amour.
Séjour à l’abattoir
Billet sans retour
Il faut offrir son corps
Pour un peu d’amour
Le carnivore est vorace
De tes dernières heures, il se lasse
Il tournera la page, changera de livre, mais te suivra à la trace
Tout pour oublier le crochet traversant ton cou
Il a une faim de loup
Un estomac d’ogre
Et quand tu satisferas sa faim,
Il s’en ira et ne laissera. Plus. Rien.
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